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Glad U Came to my blog

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Individu aux mœurs légères, qui aime partager ses pertinentes (et moins pertinentes) constatations et opinions sur la vie.


Est-ce qu'être passionné par son travail est une nécessité absolue?

Publié par Mathieu Gladu sur 14 Avril 2021, 09:20am

Est-ce qu'être passionné par son travail est une nécessité absolue?

Pouvoir compter sur des employés passionnés représente certes un atout de taille pour une entreprise, mais à quel point est-ce une nécessité absolue? Est-ce que tous les membres d'une équipe de travail doivent nécessairement être passionnés par leur fonctions? Je suis personnellement d'avis que le travail bien fait et un bon niveau d'engagement envers ses responsabilités au travail ne rime pas nécessairement avec "passion". 

Nombreux sont ceux qui, bien qu'ils exercent un métier envié par le commun des mortels, ne sont pas plus passionnés qu'il ne le faut par leur gagne-pain. Je pense notamment à des sportifs professionnels de haut niveau, car ils sont de plus en plus nombreux à l'admettre ouvertement. Ça me frappe à chaque fois que j'en entends sur différents "podcasts". Surtout qu'il s'agit presque toujours de joueurs clés dans leurs milieux respectifs. Malgré leur transparence au niveau de leur manque ou absence de passion envers leur profession. Ceux-ci ne sont pas moins efficaces dans l'exercice de leurs fonctions.  

Pour vous donner un exemple concret. Le joueur vedette des Angels d'Anaheim, Anthony Rendon, a déjà admis n'avoir aucun intérêt à suivre les activités de la MLB en dehors des matchs qu'il y dispute. Bien que cela puisse paraître incroyable pour un passionné de baseball qui rêve, rêvait ou rêverait d'y évoluer, Rendon est très grassement payé pour performer au plus haut niveau. Malgré cette absence de passion avouée, son employeur en fait fi, car les résultats y sont et ce, année après année.

Les multidisciplinaires Bill Goldberg et Brock Lesnar n'ont jamais rêvés de pratiquer la lutte professionnelle et admettent sans aucune gêne ne le faire que pour l'argent. Est-ce que leur employeur leur en tient rigueur? Certainement pas! Car ceux-ci ont le talent (et le look) pour performer et raconter une histoire devant une foule. Ce qui fait d'eux des atouts indispensables, pour ce secteur d'activité aux besoins on ne peut plus particuliers. 

Pourquoi cela ne semble pas être un concept acceptable sur le marché du travail actuel? Pourquoi les employeurs exigent tous que leur équipe ne soit constituée que de gens passionnés par leur liste de tâches?

Tout le monde espère se nourrir de ses rêves et passions, mais la triste réalité est que ceux-ci ne sont pas tous transposables dans un contexte professionnel. Comme ce n'est pas donné à tous d'avoir la fibre entrepreneuriale, la grande majorité des gens doivent se résoudre à exercer un emploi rémunéré, afin d'entretenir le rêve de quelqu'un ayant de plus grandes aspirations qu'eux. Cet acte de générosité et de don du meilleur de soi-même en échange d'argent, leur permet (à leur tour) de pouvoir explorer d'autres rêves et de caresser d'autres passions en dehors de leur quart de travail.

Dans mon parcours professionnel, j'ai souvent entendu la phrase : "On ne veut pas des gens qui sont ici, juste pour faire une paie."

Une phrase qui résonne très mal dans mes oreilles, car l'objectif de faire de l'argent pour aspirer à mieux est à la base, le seul véritable objectif commun d'un employé et de l'employeur. Je dirais même plus, c'est la seule et unique raison de leur rencontre.

Je suis un ferme croyant qu'un employé qui fait un travail honnête, qui a une bonne relation avec les autres membres de l'équipe, qui collabore à l'avancement de l'entreprise en mettant ses forces au profit de celle-ci et qui répond aux attentes principales, ne devrait jamais se faire reprocher son manque de passion.

Connaissez-vous quelqu'un qui soit passionné par la conduite d'un chariot élévateur? 

J'attends encore un peu.

Bien évidemment que non.

Par contre, exercer cet emploi est une nécessité pour Rodrigue, car il y gagne des sous pour nourrir sa famille. Et si sa situation financière (et la situation sanitaire) le permet, il peut aussi s'organiser une semaine de pêche annuelle avec ses boys, pour assouvir sa véritable passion : Ne rien faire, en buvant de la bière de micro-brasserie. C'est là qu'il trouve la motivation pour être efficace et offrir un bon rendement au travail, même s'il ne se qualifie pas de "passionné" par son emploi.

Petite opinion sur la rémunération au travail, pendant qu'on y est. Est-ce trop demandé de récompenser adéquatement (dans la mesure du possible des finances de l'entreprise) les artisans du succès de l'entreprise? J'ai travaillé dans des endroits où les propositions étaient très honnêtes, mais encore beaucoup trop d'endroits optent pour la formule d'augmentation annuelle de 2,5%-3% qui avouons-le, ne reflète pas l'augmentation du coût de la vie. Bien que ce soit une mesure équitable pour l'ensemble des employés. Je me permets d'avancer que ce n'est pas ce qui va allumer ou rallumer la flamme d'un(e) employé(e) compétent(e). 

Et il en va de même avec les activités sociales de team building. C'est un beau plus pour ceux qui se plaise à y participer, mais cela ne devrait en aucun cas être présenté comme un "avantage". L'avantage pour un employé en dehors de ses heures de travail est de passer un peu de temps avec ses proches. Pas nécessairement avec son équipe de travail (même s'il l'apprécie beaucoup) qu'il côtoie plus longtemps que sa propre famille et ses amis, lors d'une semaine typique.

En terminant, j'aimerais aussi émettre un petit commentaire constructif concernant la section rémunération proposée sur les offres d'emplois. S'il est vrai et très justifiable qu'aucun employeur n'a de temps à perdre avec des candidats qui ne correspondent pas au profil recherché. C'est aussi vrai pour les candidats. Le terme "salaire à discuter" est trop souvent utilisé et il est selon moi un brin malhonnête.

Tous les candidats mettent cartes sur table en exposant leurs expériences et compétences sur un curriculum vitae. Alors, dans un monde idéal. Les employeurs devraient également mettre cartes sur table en exposant au minimum, une fourchette salariale approximative. Un individu qualifié qui complète un processus d'embauche sans connaître cette donnée au préalable et qui refuse finalement l'emploi, n'avantage ni le candidat, ni l'entreprise qui s'est rendue au troisième but avec ce dernier, sans jamais croiser le marbre. 

De toute façon, à moins que l'offre d'emploi soit absolument incroyable, la mention "salaire à discuter" en dit long sur l'oisiveté de l'employeur et rebute plusieurs candidats. Ils auraient donc beaucoup à gagner, en terme de candidats de qualité, en donnant d'emblée une idée claire de la rémunération proposée.

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